Giotto est un artiste italien du Trecento, il fait donc partie de cette «Prima età» décrite par Vasari dans ses Vies comme l’enfance, l’émancipation vers la «manière moderne» qui permet la «renaissance» des arts inspirée de l’Antiquité. Vasari le considère d’ailleurs avec son maître Cimabue comme les contributeurs principaux de ce renouvellement de l’art. Et il n’est pas le seul car de nombreux témoignages, contemporains même, reconnaissent son talent et son apport comme Cennino Cennini qui disait de Giotto dans son Libro dell’ Arte qu’il «a changé l’art de peindre du grec au latin et s’est adapté au moderne».
Il est vrai que la période est charnière dans le
passage de l’art médiéval à
inspiration byzantine à l’art de la Renaissance
inspirée de l’Antiquité.
Giotto en est une figure fondamentale car on retrouve autant dans sa
production des œuvres de type plutôt byzantin comme
ses madones (voir plus bas) ; que des œuvres
qui tendent vers cette nouvelle manière comme les fresques
de la Vie de saint François à Assise ou encore
celles de la Chapelle Scrovegni à Padoue, où on
remarque la complexité narrative où la
représentation symbolique ne suffit plus, et où
il préfère une reproduction réaliste,
avec une nouvelle représentation de l’espace qui
engage les prémisses de la perspective. Certes, Giotto
semble délivrer l’Italie avec ces derniers
exemples du hiératisme byzantin, mais il ne renie pas cet
héritage pour autant, il faut voir son art comme une
réelle transition.
Cependant c’est en tant que précurseur de la
«manière moderne» qu’on va
s’intéresser à lui. Il faudra donc
qu’on étudie de plus près ces fresques
de la Vie de Saint François à Assise et de la
Chapelle Scrovegni à Padoue. Quelle est donc cette nouvelle
complexité narrative en cycles de fresques ? Pourquoi
peut-on parler d’une reproduction
«réaliste» ? Dans quelle mesure
s’élabore cette première perspective ?
En d’autres termes : en quoi Giotto a t-il contribué au renouvellement du langage pictural italien ?
Nous y répondrons en étudiant :