Giotto, un renouveau du langage pictural Italien ?

Les procédés de narration

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Basilique Saint François d'Assise

Dans les fresques de la nef de la basilique supérieure d’Assise, Giotto rend l’épisode authentique et actuel grâce à des procédés stylistiques très efficaces, comme la représentation en « axonométrie » des palais et la richesse de détails de paysage. Les compartiments architectoniques mis en œuvre par Giotto sont aussi une traduction de l’architecture italienne qui lui était contemporaine, et parfois une véritable reproduction d’édifices existantes, comme le Palais publique et le temple de Minerve sur la place de la mairie d’Assise dans les fresques représentant l’Hommage de l’homme simple au jeune saint François.

La conception de l’espace présente chez les anciens, s’est perdu au cours du Moyen-âge. Les fresques de Giotto représentent une nouveauté d’une porté incalculable pour la peinture occidentale. L’idée de reconstruire un espace en trois dimensions signifie rendre à la réalité avec ses propre sens une valeur qu’elle avait perdu au profit d’une réalité ultra terrestre du Moyen-Âge. Dans les deux histoires d’Isaac de la basilique supérieure d‘Assise, situées sur les parois du haut autour des fenêtres, la structure architectonique crée un espace clairement délimité et riche de points de repère pour mettre en évidence ce qui se trouve devant et ce qui se trouve derrière: le drap ocre clair dont les pans se détachent nettement de la couche qui se trouve au-dessous, la tenture tirée en partie et les bâtonnes horizontaux qui la soutiennent- l’un au premier plan, l’autre à l’arrière-plan, le raccourci de la paroi latérale avec l’ouverture des biais, les colonnes claires au premier- plan et les petites fenêtres sur la paroi du fond, l’auréole autour de la tête d’Isaac qui coupe à demi la tête du serviteur, etc. L’espace ainsi créé est étroit et peu profond, mais justement à cause de son caractère fini, on a l’impression de le mesurer parfaitement